Si j'avais su la mer

 Si tu es ma force, aide-moi à m’éloigner des illusions ou si tu es mon médecin, aide-moi à soigner mon âme. Si j’avais su que la vie était si éphémère, je ne me serais pas engagée. Si j’avais su que la mer était si profonde, je n’aurais pas navigué, si j’avais vu ma fin, je n’aurais pas plongé.


Je déprimais. Alors apprends-moi à ne plus sombrer, apprends-moi à ne plus faire fi du malheur. Enseigne-moi comment les larmes meurent dans les yeux pour couler joyeuses par delà les lisières.


Regarde-moi. Je suis comme un livre sans pages. Ô toi qui m’as dessinée le monde comme un poème, toi qui as semé tes rêves en moi, je n’ai plus de lumière.

Si tu es un illusionniste, sauve-moi de cette magie, et si le rêve n’est que songe, alors réveille-moi avant la nuit. Si mon sort t’importe, retiens-moi et si la vie a du sens, prends ma main avant que le fond ne me lacère.


Si j’avais su que vivre était si éphémère, je n’aurais jamais navigué; si j’avais vu cette fin, je n’aurais jamais plongé.

Ô temps, toi qui es présent et passé, ô Toi au-delà des vagues bleues, entends-tu ma voix venant du fond de la terre ?


J’ai cru au bateau mais les vagues ne m’ont rien promis. Elles me roulent, m’enfoncent et je n’en peux plus de nager. Le fond m’absorbe, là où tout est sable et illusions, là où je me perds.


Si tu es ma force, aide-moi à m’éloigner des illusions ou si tu es mon médecin, aide-moi à soigner mon âme. Si j’avais su que vivre était si éphémère, je ne me serais pas engagée, si j’avais su que la mer était si profonde, je n’aurais pas navigué, si j’avais vu ma fin, je n’aurais jamais plongé.


Je respire sous l’eau… Je descends… Je me noie… Je flotte dans ce paysage si clair.

Hafida Olivès

Le 4 décembre 2018 à 10h43


Ce texte est pour tous ceux qui meurent en mer.

https://youtu.be/fYU5F_9H9Y8


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